2014 comme possible

Avignon - juillet 2014

2013 comme possible - Photo Emilia Stefani-Law 2
2014. Chartreuse - ©E. Stefani Law (2) ©Emilia Stefani-Law
2014. Chartreuse -E. Stefani Law (41) light ©Emilia Stefani-Law
2014. Chartreuse - ©E. Stefani Law (26) ©Emilia Stefani-Law
2014. Chartreuse - ©E. Stefani Law (33) ©Emilia Stefani-Law
2014. Chartreuse - ©E. Stefani Law (29) ©Emilia Stefani-Law
2014. Chartreuse - ©E. Stefani Law (19)

Quinze jeunes d’Avignon se racontent sur le plateau. Des autoportraits pour voir et entendre une mosaïque d’une rare intensité. A l’encontre des clichés sur la jeunesse qui tentent de nous la faire fuir, ils se racontent et nous donnent le goût de la vie avec énergie. Ils partagent leur intimité avec joie, sans chichis, sans tralalas. Comme ça. Pleinement et simplement. Ils nous font rentrer dans des territoires sensibles et invisibles : la fragilité avec laquelle ils nous entraînent est éblouissante. Leur innocence fait du bien.

Didier Ruiz

Chaque semaine, les jeunes ont travaillé avec Didier Ruiz, Tomeo Vergés et Sophie Mangin, avec en plus, des temps intensifs  pendant les vacances scolaires.

Ces séances de travail ont donné lieu à quatre représentations au Tinel de la Chartreuse dans le cadre du Festival d’Avignon en juillet 2014.

2014 comme possible succède à 2013 comme possible. Quel en a été le point de départ ?

Didier Ruiz : 2013 comme possible répond à une commande que m’avaient faite Olivier Py et Paul Rondin, alors à la direction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, dans le cadre de leur projet « Adolescence et Territoire(s) » autour des Ateliers Berthier. Nous avions réuni des adolescents du 17ème arrondissement de Paris, de Saint-Ouen et de Clichy-la-Garenne pour créer un spectacle qui interrogeait leur rapport au monde, à la ville et à la vie en général.

L’édition 2014 s’adresse à la jeunesse d’Avignon. La thématique territoriale sera-t-elle posée dans les mêmes termes qu’à Paris : intra-muros et périphérie ?

Oui, la question sera certainement similaire. Avignon est une ville très coupée ; les remparts et la voie de chemin de fer isolent le centre-ville des quartiers périphériques, mais j’aime en parler différemment. Les personnes dont c’est le métier – les architectes, les urbanistes – se penchent sur des plans, voient ce qui sépare la population et s’interrogent sur la possibilité d’enterrer des voies de chemin de fer ou de construire des ponts. Ce n’est pas mon métier. Je parle d’autres enfermements, qui sont multiples et divers, et qui surtout ne sont souvent pas où on pense les trouver. En créant 2013 comme possible, nous nous sommes très vite rendus compte d’une chose : le territoire dont il est question est beaucoup plus intime que géographique.

Propos recueillis par Marion Canelas

Du 24 au 27 juillet 2014 – Tinel de la Chartreuse / Festival d’Avignon (84)